Fin de cycle
Pour cette fin d'année, il m'est venu un poème, un poème de synthèse et de bilans de vies, un poème d'amour et de lâcher-prise, un poème ouvert sur l'avenir car toute fin de cycle porte en elle le germe du renouveau, telle est l'histoire du vivant, espérant que ces quelques mots vous touchent aussi et vous nourrissent un peu à leur manière ...

J'arrive à la fin d'une longue histoire
qui m'interroge depuis une éternité
sur le féminin et masculin sacré,
sur la manière de créer ce lien notoire
qui harmonise force et fragilité,
grandeur, puissance et vulnérabilité.
J'ai d'abord admiré mon complémentaire,
fascinée par tout ce que je n'étais pas.
Je voulais ressembler à ce Dieu, ce père,
malgré un corps qui ne le permettait pas.
Le Soleil illuminait ma raison d'être
me portant jusqu'au trône de mes ancêtres.
Je vouais un culte au masculin Sacré,
transperçant les frontières de toutes les contrées,
sous l'image d'un homme incarnant mes espoirs.
J'en ai gagné des combats et des victoires
dans ma puissance masculine, féminin
consumé dans ma chair, je n'irai plus loin.
Mon enseignement changea alors de forme,
je devins soumise à la faiblesse d'un homme.
Cette posture éloignée de mon ordinaire
me fût au départ totalement délétère,
mais quelle belle façon de revoir l'adultère
m'élevant ainsi d'une toute autre manière.
Regardant le Ciel mais cette fois de la Terre,
j'y ai vu mon image de femme et de mère
mêlée à mon ombre comme à ma lumière,
patiente amante de l'âme, douceur de l'être,
sourire aux lèvres, tendresse pour vérité,
je faisais briller l'infinie que j'étais.
Après quoi je revins la fleur au canon
pour reconquérir un prestige de dame.
J'ai abusé du pouvoir de séduction
jouant dans cette pièce de vie un drame,
puis perfectionné ma juste compréhension
pour accéder au statut que l'on proclame.
M'alliant de mon mieux à mon complémentaire,
j'ai conquis dans mon corps de femme et de mère,
sans rien rejeter, une place exemplaire.
J'avançais sur la route de la connaissance
jusqu'au jour où j'entrais dans une nouvelle danse,
et trouvais la paix avec mes complaisances.
Dans un monde à tonalité masculine,
J'ai pris la force de ma nature légitime,
rôle du féminin, valeur de mon intime.
Honorant en chacun les différences,
sans esprit de soumission ni dominance,
j'ai offert à mon cœur cette récompense.
Dans l'amour de l'autre, j'ai déposé les armes,
l'amour d'un Dieu, d'un modèle et d'un maître,
puis celui d'un homme rongé par sa faiblesse,
en passant par le mâle admiré et puissant,
à valeur égale, pour l'ensemble, sang pour sang,
jusqu'à mon autre, mon miroir et mon âme.
Est-ce le temps venu du Sacre unifié ?
Fin des combats, comme une envie de partage
en moi-m'aime, jusqu'au tréfonds de ces âges,
dans l'accueil inconditionnel de l'aimé,
l'origine de toute complémentarité
entre féminin et masculin sacré.
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