Leçons de vie de l'Alchimiste
Plongée dans l'écriture de mon propre livre, j'ai un peu mis de côté mes posts ces derniers mois. Cependant, aujourd'hui, j'ai envie de partager avec vous quelques réflexions inspirées par ma "relecture" récente du best-seller de Paulo Coelho : l'Alchimiste... et que la Magie soit !
« Car tout le monde croit savoir exactement comment nous devrions vivre.
Mais personne ne sait jamais comment il doit lui-même vivre sa propre vie. »
Au cours de son voyage initiatique, Santiago apprend à poser un regard lucide sur lui-même et sur les événements de sa vie, un regard aiguisé par la voie de son cœur. La quête de son trésor se trouve intimement liée à un cheminement intérieur. Tout commence par un rêve fait à double reprises qui attire son attention et dont il souhaite connaître le sens. Ce rêve le conduira sur le chemin de sa Légende Personnelle. Au gré de son aventure, il avancera vers la conquête du trésor grâce à des prises de conscience positives... et finira par retrouver son véritable Amour...
En début de voyage, Santiago se confronte à son manque de discernement : « Je suis comme tous les autres : je vois le monde comme je souhaiterais que les choses se produisent, et non comme elles se produisent réellement ». Il comprend qu'il doit changer le regard qu'il porte sur lui-même et sur ses expériences : lucidité et ouverture à la vie seront les bases fondamentales à cultiver pour conquérir son trésor ! Tel un talisman, il se rappelle les paroles du vieux Roi : « Quand tu veux vraiment une chose, lui avait dit celui-ci, tout l'Univers conspire à faire en sorte que tu parviennes à l'obtenir. ». L'Univers tout entier serait donc favorable à sa quête ? Il aimerait bien y croire, mais ne voit pas comment...
Comme souvent, c'est un "accident" de la vie qui lui donne l'occasion de changer concrètement son regard sur les choses. Il commence alors à se poser les véritables questions, celles susceptibles de le transformer lui-même et de le faire évoluer positivement. S'appuyant sur un foi nouvelle dans les paroles du vieux Sage, il transforma son désespoir en voies de découvertes : « Ce n'était plus un monde étranger : c'était un monde nouveau.». L'erreur d’inattention qui lui valut la perte de tout ce qu'il possédait, devint à ses yeux un cadeau inestimable : « il se souvint de l'épée ; il avait payé le prix fort pour la contempler un instant, mais aussi n'avait-il jamais rien vu de semblable jusque là.» Ainsi, au lieu de blâmer l'Univers tout entier en subissant le mauvais sort qui lui était réservé, il reconnu la surprenante beauté de la Vie et devint maître de son Destin : « Il eut soudain le sentiment qu'il pouvait regarder le monde soit comme la malheureuse victime d'un voleur, soit comme un aventurier en quête d'un trésor. ». Dès lors, toute son expérience s'en trouva métamorphosée et sa Légende Personnelle pu commencer à prendre forme dans son cœur comme à travers les signes de la Vie.
« Il était donc en train d'apprendre diverses choses nouvelles. Des choses dont il avait déjà eu l'expérience, et qui pourtant étaient nouvelles parce qu'elles s'étaient trouvées sur son chemin sans qu'il s'en fût rendu compte. Et cela parce qu'il avait l'habitude de ces choses ». Voilà qu'intervient la notion d'habitude, si chère et sécurisante à l'être humain. Mais lorsqu'au prix de l'habitude, nous oublions la chance fondamentale que nous avons de vivre, emportés par le flot des tâches quotidiennes, nous passons à côté de la véritable richesse de la Vie, de sa capacité à nous surprendre, à nous émerveiller et à nous élever, à chaque instant. Cela revient à perdre notre liberté et notre joie à être, si chère et essentielle aux jeunes enfants. L'habitude est comme une maison que nous aurions construite de nos propres mains, selon notre propre volonté, nos goûts et envies du moment. Aussi jolie et confortable soit-elle, notre maison nous empêche de voir le ciel et les étoiles qui brillent au firmament les soirs de pleine lune. L'habitude confine notre être dans ce qu'elle croit être bon pour lui, cherchant à le protéger de la complexité de la vie, de son impermanence et de l'imprévisible, faisant fi de plus grandes découvertes et potentialités d'évolution. Elle nous limite à nos propres croyances et nous éloigne de tout ce que nous ne pouvons pas imaginer. Or, il existe une maison bien plus grande que la nôtre, qui nous accueille en permanence et en toute liberté. Cette maison relie les aspirations et volontés de tout un chacun. Cette maison, c'est l'"Âme du Monde", l'Univers silencieux, la source Créatrice omnisciente, le Tout, le Un, l'Origine, etc., qu'importe le nom qu'on Lui donne, l'essentiel étant que nous ayant la curiosité de regarder au delà de notre propre maison pour découvrir ce qui s'y trouve. « Tout ce que nous craignons, c'est de perdre ce que nous possédons, qu'il s'agisse de notre vie ou de nos cultures. Mais cette crainte cesse lorsque nous comprenons que notre histoire et l'histoire du monde ont été écrites par la même Main. »
Or, vivre sa Légende Personnelle, c'est prendre le risque de regarder au-delà de "sa maison" pour agir dans le sens de ses rêves. « Tout le monde ne peut pas voir ses rêves de la même façon ». Il y a ceux, à l'image du Marchand de Cristaux, qui ne croient pas en eux-mêmes et se contentent de rêver d'une vie meilleure, subissant à loisir les aléas du quotidien dans une sorte de fatalisme acquis. Pour ne pas prendre le risque d'être déçu ou de décevoir, ceux-là passent souvent à côté du sens profond de leur existence. Puis il y a ceux qui veulent aller plus loin et s'accrochent à leurs rêves, de tout leur corps, de tout leur cœur, de toute leur âme. Ceux là décident de vivre la Grande aventure de la Vie. «Mais il comprenait maintenant une chose importante : que les décisions représentaient seulement le commencement de quelque chose. Quand quelqu'un prenait une décision, il se plongeait en fait dans le courant impétueux qui l'emportait vers une destination qu'il n'avait jamais entrevue, même en rêve, au moment où il avait pris cette décision ».
Traversant des sentiers encore inexplorés, Santiago se confrontait en permanence à lui-même, sans autre appuie que son "cœur courage" et la foi en ses rêves. Quelques soient les difficultés rencontrées, il devait continuer d'avancer, qu'importe le temps que cela lui prendrait : « peu importait que la caravane fît tant de détours, puisqu'elle avait toujours en vue le même objectif. Une fois surmontés tous les obstacles, elle retrouvait devant elle l'astre qui continuait à indiquer dans quelle direction se trouvait l'Oasis ». Il mesurait à présent tout ce que le voyage avait apporté au simple berger qu'il était, ce qui lui donnait d'autant plus de courage : « Plus on s'approche de son rêve, plus la Légende Personnelle devient la véritable raison de vivre ». En cheminant, il apprenait ce qu'il devait savoir : « Il n'y a qu'une façon d'apprendre, répondit l'Alchimiste. C'est par l'action. Tout ce que tu avais besoin de savoir, c'est le voyage qui te l'a enseigné. »
Peu à peu Santiago comprenait des vérités élémentaires, parvenant de mieux en mieux à décrypter le Langage Universel, celui qui parle à travers toutes choses : « Il savait que n'importe quelle chose, à la surface de la terre, peut conter l'histoire de toutes les choses. […] A la vérité, les choses ne révélaient rien par elles-mêmes ; c'étaient les gens qui, en observant les choses, découvraient la façon de pénétrer l'Âme du Monde. ». Le Langage Universel s'exprime en signes et en pressentiments. Les signes peuvent être appelés chances, coïncidences, synchronicités, Destin ou Providence, qu'importe le nom qu'on leur donne, du moment qu'ils portent sens au regard de celui qui les voit. On parle aussi de pressentiments, de ressentis, d'intuition profonde, d'inspirations, d'élan naturel ou divin aux choses, qu'importe les mots employés, du moment que la traduction du Langage Universel s'opère en soi-même : « Il commença à comprendre que les pressentiments étaient de rapides plongées de l'âme dans ce courant universel de vie, au sein duquel l'histoire de tous les hommes se trouve liée de façon à ne faire qu'un : de sorte que nous pouvons tout savoir, parce que tout est écrit. » Il commençait à comprendre la Vie dans son intégralité.
Plus il acceptait la Vie telle qu'elle était, plus il s'offrait à elle en toute simplicité et plus il développait des sortes de pouvoirs "magiques". Ainsi, en toute logique, les épreuves se complexifiaient afin de lui permettre de progresser. « Un quête commence toujours par la Chance du Débutant. Et s'achève par l’Épreuve du Conquérant ». Quelles que soient ses erreurs de jugement ou de parcours, il continuait de croire en son trésor et cherchait à tendre vers son meilleur. De plus en plus en paix avec lui-même, son cœur en joie le remercia : « Écoute ton cœur. Il connait toute chose, parce qu'il vient de l'Âme du Monde, et qu'un jour il y retournera [...] Le jeune homme continua donc à écouter son cœur, tandis qu'il cheminaient dans le désert. Il parvint à connaître ses ruses et ses stratagèmes, et finit par l'accepter comme il était. Alors, il cessa d'avoir peur et cessa d'avoir envie de retourner sur ses pas, car un certain soir son cœur lui dit qu'il était content. ».
En début de récit, Santiago, simple berger, souhaite conquérir le coeur d'une villageoise. Mais ses rêves en ont décidé autrement et il se retrouve happé par sa Légende Personnelle. Devenu aventurier, Santiago rencontrera un amour plus exotique, le véritable Amour, vers lequel il retournera naturellement à la fin de son voyage. Bien à vous les alchimistes en herbe ;-)
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