La mécanique du cœur
Nous sommes tous des êtres humains en chemin. Notre cœur est comme un chevalier traumatisé par tout un tas d'aventures et une longue traversée "de vies humaines". Il est marqué par les expériences du passé, parfois encore attaché à ce qui était, craignant de le revivre dans l'avenir, coupé de la pure et simple vérité de l'instant présent. Notre cœur mérite souvent soins et réparations pour pouvoir exprimer son plein potentiel d'énergie vitale.
Et si nous pouvions "réparer" notre cœur humain ? Si nous pouvions nous délester définitivement de nos blessures du passé, sans mépris ni ignorance, juste aller au delà du pansement vers la véritable guérison ? Si nous avions le pouvoir de redonner à notre cœur humain sa forme originelle d'amour inconditionnel ? Si nous savions comment faire ? Tel est le champ de mes investigations.
Tout fonctionne en parfaite logique, dans un quête permanente d'évolution et d'équilibre. Le fait est que tant que nous portons dans notre cœur humain les marques vivantes et parfois même sanglantes de blessures affectives du passé (la plupart "réactivées" au cours de notre enfance), ces dernières conditionnent nos comportements affectifs automatiques du présent.
Nous sommes énergétiquement attirés par celui ou celle correspondant à nos "marques de cœur" ou manques intérieurs. Nous cherchons et désirons celui ou celle qui permettra, au moins provisoirement, de nous sentir "complet". Comme des enfants incapables de nous nourrir par nous-même, nous attendons de l'autre qu'il vienne alimenter notre dimension affective pour nous rendre plus vivant. Nous naviguons en permanence au sein de nos frustrations. C'est ce que l'on appelle le désir, ce n'est pas cela aimer.
Notre maturation affective consistera tout au contraire à comprendre que rien de suffisant ne viendra de l'extérieur tant que nos failles intérieures laisseront s'écouler l'eau de l'amour en dehors de nous sans nous combler de son passage. C'est l'histoire du vase brisé. Il peut être source de beauté jalonnant notre chemin des fleurs des failles de notre humanité, mais incapable d'approvisionner sur le long terme notre quête fondamentale d'éternité. Car, qu'on le voulions ou pas, que nous en ayons conscience ou pas, tel un ancrage légitime, nous voulons tous retrouver cet état d'être originel d'Amour inconditionnel.
Par ignorance et enfantillage, nous espérons donc que l'autre ou l'extérieur pourra un jour nous combler. C'est le rêve du prince et de la princesse qui viendra nous sauver, comblant tous nos désirs inconscients et cachés. Au tout début de nos relations amoureuses, nous y croyons vraiment. Nous touchons parfois cet état de grâce nommé "lune de miel" et plongeons de bon cœur dans l'illusion d'avoir enfin trouvé notre moitié, celui ou celle qui nous permettra de nous sentir complet. Mais lorsque le soleil de notre vérité se lève, nous voyons dans sa clarté que nous aurions presque préférée aveuglante, l'autre tel qu'il est, face à "nous m'aime". Alors le rêve se dissipe et, dans les meilleurs des cas, si nous en avons encore le courage, nous espérons pouvoir le recommencer, retomber amoureux, ailleurs, avec une autre personne, qu'importe ! Nous allons ainsi souvent de désillusions en désillusions en livrant notre cœur à de nouvelles maladresses, au risque de souffrir encore un peu plus, jusqu'à atteindre parfois l'anesthésie totale. Ce n'est pas cela notre projet, ce n'est pas cela aimer !
Donner son cœur à l'autre pour réparation revient à s'engager dans une relation de dépendance affective. C'est nous soumettre à son désir et aux lois de la frustration qui ne connaît jamais véritable satisfaction. C'est nous emprisonner nous-même. Vivant dans la peur de perdre l'autre, nous mettons en place toutes sortes de stratégies manipulatoires pour sécuriser l'histoire et augmenter notre sentiment de contrôle. Ce n'est pas cela aimer.
Notre histoire se répète inlassablement jusqu'à ce que nous comprenions, c'est-à-dire, jusqu'à ce que nous apprenions à aimer pour de grand, en commençant par prendre conscience de notre "mécanique affective".
La première étape consiste à accueillir ce qui est sans jugement, dans l'ouverture à soi, pour mieux voir notre réalité affective du moment, notre relation à l'amour au sens large (parents, enfants, amis, amoureux(euses), etc.) Osons nous demander si cela nous convient. Osons observer nos blocages tels qu'ils sont, ceux qui nous empêchent d'être heureux en amour. Lorsque nous prenons conscience d'un problème ou d'une difficulté à aimer ou à être aimé, nous avons alors le choix de le transformer ou pas, de voir plus grand ou pas. Quoi qu'il en soit, pour grandir, il faut accepter son pouvoir et sa responsabilité. Tant que nous accusons l'autre d'être responsable de nos maux, nous alimentons le lien de dépendance affective et perdons le pouvoir de "nous m'aime". Cela revient à laisser notre enfant intérieur insécure agiter les commandes de notre vie, dirigeant par la même nos réactions automatiques, incapable de s'harmoniser à notre intention consciente ou aspiration fondamentale au bonheur. Si nous choisissons d'être responsable de notre vie affective, alors nous sommes prêt à l'améliorer en conscience, nous sommes prêts à œuvrer dans le sens d'une maturation affective en réparant ce qui doit l'être à l'intérieur de "nous m'aime". C'est là que mon soin de guérison des blessures de cœur intervient.
Le soin de guérison des blessures affectives est un outil de libération de la partie de nous qui porte une charge énergétique et émotionnelle bloquée dans le passé. Il s'agit souvent de "notre enfant intérieur". Une fois l'enfant intérieur apaisé, il peut évoluer librement à l'intérieur de nous et n'a plus besoin d'imposer "ses quatre volontés" pour se faire entendre. L'objectif est de rassembler toutes les parties manquantes de "nous m'aime" pour redevenir complet et autonome sur le plan affectif, libre d'être, d'aimer et de choisir. Dans la conscience et l'amour, nous construisons alors une version plus aboutie de nous-même. Le chevalier deviendra roi ou reine de cœur, même si pour grandir, il passera parfois par les étapes du rêve du prince ou de la princesse charmant(e) :-)
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